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Tableaux des maladies professionnelles

Régime agricole tableau 4

Charbon professionnel

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Nuisance (août 2007)

Dénomination et champ couvert

Le charbon est une maladie provoquée par une bactérie Bacillus anthracis (du grec antrakis = noir). Au cours de son cycle, Bacillus anthracis peut apparaître sous deux formes : la bactéridie, ou forme végétative chez l’hôte et la forme sporulée dans l’environnement. Il est classé dans le groupe 3 des agents biologiques pathogènes.

Le bacille, forme végétative de la bactérie, est un gros bacille Gram positif, encapsulé, immobile. La bactérie est aérobie, aéro-anaérobie facultative et se cultive facilement sur milieux ordinaires. Ses facteurs de virulence sont sa capsule et la production de toxines.

Quand les conditions deviennent défavorables, le bacille sporule rapidement. Pour cela, la présence d’oxygène est indispensable, ainsi que des conditions particulières d’humidité et de température (18 à 42 °C). Ces spores sont très résistantes dans l’environnement, notamment en présence de matières organiques ou dans les sols non drainés, alcalins, en climats tempérés ou chauds ; elles gardent leur potentiel infectieux intact après plusieurs décennies passées dans les sols contaminés.

Après avoir contaminé un animal, les spores donnent des formes végétatives qui se multiplient jusqu’à entraîner la mort de l’hôte. A la mort de l’animal, si les bacilles se retrouvent à l’air, sur le sol, ils sporulent à nouveau, prêts pour un nouveau cycle infectieux.

Mode de contamination

Le réservoir de Bacillus anthracis est essentiellement tellurique du fait de la résistance des spores dans l’environnement («champs maudits»). Les animaux contractent la maladie en ingérant de l’herbe ou de l’eau, contaminées par les spores. La variabilité saisonnière, avec des pics de contamination animale plus fréquemment rencontrés en fin de saison sèche, quand l’herbe est rase, desséchée et pâturée avec de la terre ou des gravillons, a été constatée. Cette infection se traduit chez les animaux par une septicémie rapidement mortelle. En zone d’élevage extensif, le réservoir peut également être animal. Dans ce cas, faute de surveillance sanitaire vétérinaire, les produits (lait, viande) et les sous produits (cuir, laine, os…) peuvent être source de contamination animale ou humaine.

Les hommes se contaminent le plus souvent directement ou indirectement à partir d’animaux malades par :

- la voie cutanée au niveau d’excoriations, soit du fait de leurs contacts avec des animaux en zone d’enzootie (manipulation de cadavres, de peaux, de laine…), soit lors de la réouverture de «champs maudits» pour des grands travaux (ouverture de route, de tunnels) ;

- la voie respiratoire par inhalation de spores de charbon aéroportées est la porte d’entrée la plus redoutable car la contamination passe inaperçue ce qui retarde la mise en route du traitement. Elle semble plus rare que la voie précédente car les spores adhérant entre elles sont plus lourdes et moins faciles à mettre en suspension dans l’air ;

- la voie digestive, souvent extra-professionnelle, est exceptionnelle en France du fait de la surveillance vétérinaire en abattoirs (sauf en cas d’abattages clandestins). Elle se fait par ingestion d'aliments contaminés, habituellement de la viande issue d'un animal mort de la maladie, ou éventuellement par l'absorption de liquides contaminés.

La contamination interhumaine n’a jamais été rapportée.